Dans les années 50, la célèbre Rumba congolaise
dominait le continent. Un demi-siècle plus tard, elle n'a rien perdu de
sa jeunesse, même si elle a subi entre temps de nombreux et radicaux
liftings. Parmi ses chirurgiens les plus inspirés, Papa Wemba. L'homme a
tout ce qu'on aime chez les Africains : vivacité, humour, intelligence
et talent.
N'est dans le sud du Congo en 1949, son vrai nom est Shungu Wembadio Pene Kikumba,
il est nommé Papa parce qu'il est le fils aîné de sa mère pleureuse
professionnelle (élément traditionnel de toute soirée funéraire) à
Léopoldville. C'est en l'entraînant avec elle régulièrement qu'elle
initie son fils à la musique et au chant qui deviennent très vite sa
passion. Son père est quant à lui, totalement opposé à ce que Papa Wemba
devienne un jour musicien et rêve pour lui d'une carrière de
journaliste ou d'avocat.
A la disparition de son père en 1966, le jeune homme devient chantre de
sa paroisse et se forge une voix très haute, qui sera une des
caractéristiques de son style. A la fin des années 60 il chante et joue
avec divers groupe de la capitale il joue et chante avec divers groupes
de la capitale, Kinshasa depuis 1960. Comme tous les jeunes de l'époque
Papa Wemba est profondément inspiré par la musique anglo-saxonne et se
fait appeler alors Jules Presley.
En 1969, il participe à la naissance d'un des principaux groupes zaïrois des années 70, Zaïko Langa Langa.
Figure de proue de la jeune génération Zaïroise le groupe dynamise la
rumba nonchalante en vogue. Batterie, musique électrique, c'est un
succès immédiat.
En 1975, fort d'une notoriété déjà solide, Papa Wemba quitte Zaïko et monte son propre ensemble, plus folklorique, Isifi Lokolé, puis un autre l'année suivante : Yoka Lokolé. Tous deux ont une durée de vie éphémère.
Papa Wemba crée enfin, en 1977, Viva la Musica, groupe d'une
quinzaine de musiciens, qui après de multiples transformations existe
encore 20 ans plus tard. Le jeune homme est alors une star dans tout le
pays et même au-delà. En 1980 il fait même le tour de l'Afrique avec son
titre "Analengo" qui se vend à 60 000 exemplaires.
En 1982, son producteur l'envoie enregistrer en France. Mais au bout de
plusieurs mois d'absence, chez lui des rumeurs commencent à circuler sur
un éventuel assassinat. Véritable prophète au Congo, Papa Wemba est
reçu comme un chef d'état lorsqu'il rentre enfin.
En 83, il enregistre un album avec le musicien Hector Zazou. Les deux artistes mettent en commun leur deux cultures et l'album "Malimba"
est un exemple précoce de fusion entre Rumba Africaine et sons
synthétiques. Ce principe s'épanouit pleinement à cette époque, et de
nombreux artistes Africains se lancent les uns après les autres dans ce
mélange culturellement riche et commercialement prolifique que l'on
nomme de plus en plus la "world music".
Les allers retours entre la France et le Zaïre se multiplient, mais il
ne néglige pas l'Afrique pour autant. En 1983 ; il tourne dans tout
l'Est du Pays, jusqu'au Rwanda et au Burundi.
Dès la fin 83, il retourne en Europe pour 8 mois.
En 84 il joue dans le film Franco Zaïrois "La vie est belle".
Mais le phénomène cette année là c'est la nuée de touristes japonais qui
débarque à Kinshasa et qui s'emballe immédiatement pour la rumba
congolaise. Pour Papa Wemba c'est le début d'une brillante carrière
nipponne.
En 1986, il s'installe en Europe où il s'impose très vite comme une star de la World Music.
En 1988, après les sorties de ses albums "Siku Ya Mungu" et "l'Esclave"
Papa Wemba entame une tournée internationale : Japon, Etats Unis,
Europe, c'est à la Cigale à Paris qu'il termine sa tournée. Il participe
aussi a de nombreux festivals.
En 1991, il part en Asie d'où il revient avec deux disques en poches "le voyageur" et un album live ; La promotion de l'album le pousse de nouveau à chanter dans le monde entier, en commençant par l'Afrique.
En 1993, il rencontre l'Anglais Peter Gabriel qui lui propose d'assurer
ses premières parties lors d'une tournée américaine et européenne. Il
lui donne ainsi l'occasion de jouer devant des salles de plusieurs
milliers de spectateurs, voire des stades. En France par exemple, les
deux artistes se produisent à Bercy.
Après un retour à la Rumba et au Soukouss sur l'album "For l'Idoles"
destiné à son public de fans africains, Papa Wemba s'installe quelques
temps dans les studios de Peter Gabriel en Angleterre, à Bath, pour
enregistrer l'album "Emotion". L'album sort en France en 1995
et les visées commerciales sont très nettement occidentales. Papa Wemba
c'est entouré pour l'occasion du musicien Lokua Kanza pour mettre en valeur son timbre de voix particulier. Le succès est énorme en Europe.
Mai 1997, retour sur la scène de la Cigale, point de départ d'une
tournée française. En septembre il reçoit avec le Sénégalais Youssou
Ndour le premier trophée de la musique Africaine en tant que meilleur
artiste. A la fin de l'année, il renoue avec Viva la Musica puis avec le
public africain grâce à l'album " Pôle position" qui sort en 1996.
Il enregistre des duos avec Koffi Olomide, autre star congolaise et Youssou Ndour au profit de la Croix Rouge.
Août 1996 il sort l'Album "Nouvelle écriture" qui porte bien son nom puisqu'il ajoute au soukouss une pointe de rap de salsa et de funk.
En Octobre 1997 il remonte sur la scène de la Cigale au profit de la
Croix Rouge. Les bénéfices du spectacle doivent financer des projets sur
le continent africain et en particulier les programmes de lutte contre
les mines anti-personnel. Ce concert marque également le lancement de la
campagne "so why" destinée à encourager la tolérance interethnique.
Cette campagne se traduit entre autres par la parution du disque
enregistré par Papa Wemba et Youssou Ndour quelques mois plus tôt.
En 1998, il sort son album "Molokaî", autobiographique, il fait le bilan de sa déjà longue carrière.
En 1999, il apparaît sur l'album du collectif de Passy le Bisso na Bisso.
Son contrat ayant pris fin avec Realworld, Papa Wemba est désormais
libre de faire les choix artistiques qu'il souhaite. Ainsi, il sort en
1999 l'album "M'zée Fulangenge" où plusieurs style de musique
se rencontrent : soukouss, zouk, salsa? Il essaie d'allier le gout des
Africains à celui des Occidentaux?
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